Les jeunes et la politique : une nouvelle vague d’engagement ?

Les jeunes et la politique

Quand on parle des jeunes et la politique, une vieille idée persiste : ils seraient désintéressés, apathiques, voire déconnectés. Mais regardez autour de vous – ou plutôt, ouvrez TikTok, Twitter ou les journaux. La génération Z (née entre le milieu des années 1990 et le début des années 2010) est en train de prouver le contraire. Loin de bouder la politique, elle la réinvente avec une énergie débordante, portée par les réseaux sociaux, les mouvements citoyens et une soif de justice qui ne passe pas inaperçue. Dans cet article, on va plonger dans cet univers : comment s’engagent-ils ? Quels outils utilisent-ils ? Quels défis rencontrent-ils ? On ira plus loin avec des exemples inspirants, des données chiffrées, un tableau clair et une liste des idées essentielles. Préparez-vous, ça va bouger !


Une génération connectée et critique

Dans ce contexte, il est essentiel de comprendre comment les jeunes et la politique s’entrelacent pour façonner un avenir meilleur.

Imaginez une lycéenne de 16 ans qui, un vendredi, décide de rater les cours pour manifester devant sa mairie avec une pancarte « Sauvons la planète ». Ce n’est pas une rebelle isolée : c’est le visage de la génération Z. Ces jeunes grandissent dans un monde saturé d’infos, de crises et d’inégalités – et ils ne restent pas les bras croisés. Pourtant, les chiffres montrent un paradoxe. En France, selon l’INSEE (2022), seulement 42 % des 18-24 ans ont voté aux législatives, contre 70 % des plus de 65 ans. Pourquoi cette abstention ? Parce que les institutions traditionnelles – partis, élections, discours policés – leur semblent souvent déconnectées de leurs préoccupations : précarité, climat, éducation.

Mais ne vous y trompez pas : ce n’est pas un désintérêt, c’est une réorientation. Ils délaissent les urnes pour des actions plus directes. Prenez les marches pour le climat : en 2019, des millions de jeunes ont défilé dans le monde, inspirés par Greta Thunberg, cette Suédoise qui, à 15 ans, a défié les puissants avec un simple message : « Faites quelque chose, maintenant ! ». Ou encore Black Lives Matter, où des ados ont organisé des rassemblements après avoir vu des vidéos virales sur Instagram. Ces mouvements montrent une génération qui préfère agir plutôt que déléguer.


Les réseaux sociaux : une arme politique

Pour la génération Z, les réseaux sociaux, c’est bien plus que des selfies et des mèmes. C’est une agora moderne, un mégaphone planétaire. Sur TikTok, une vidéo de 15 secondes sur le réchauffement climatique peut toucher des millions de personnes. Exemple concret : le hashtag #ClimateStrike a dépassé les 500 millions de vues en 2023, boostant les grèves climatiques partout dans le monde. Sur Twitter, des fils entiers dénoncent les injustices, comme lors des manifestations contre les violences policières en France en 2020, où les jeunes ont partagé des images en direct pour alerter l’opinion.

Prenons une anecdote : en 2021, une étudiante française, Léa, 19 ans, poste une vidéo sur TikTok pour dénoncer les loyers exorbitants à Paris. Elle filme son 12 m² à 800 € et lance un appel à manifester. Résultat ? Des centaines de jeunes la rejoignent devant la mairie, et le sujet finit dans les médias. Ce genre d’histoire montre comment les réseaux sociaux transforment une frustration personnelle en action collective.

Mais tout n’est pas rose. Certains critiquent cet « activisme 2.0 », le qualifiant de « slacktivism » – un engagement limité à un like ou un partage. Pourtant, quand on voit des mouvements comme #MeToo ou #EndSARS (au Nigeria) passer du virtuel aux rues, on réalise que ces outils ont un vrai pouvoir. Ils informent, mobilisent et, parfois, changent les lois.

Exemples qui claquent :

  • Greta Thunberg : Sa grève solitaire devant le parlement suédois a explosé grâce à Twitter, inspirant des millions de jeunes.
  • #FeesMustFall (Afrique du Sud) : En 2015, des étudiants ont utilisé les réseaux pour exiger des frais universitaires gratuits, forçant le gouvernement à réagir.
  • #SOSAmazonas : En 2019, des jeunes Brésiliens ont alerté sur les incendies en Amazonie via Instagram, poussant des ONG à agir.

Les mouvements citoyens : l’action au cœur du changement

Et si on sortait des écrans ? La génération Z excelle aussi dans les mouvements citoyens, ces initiatives souvent spontanées et portées par une cause précise. En France, les Gilets jaunes ont attiré des jeunes dès 2018, révoltés par la précarité et le coût de la vie. Mais c’est à l’international qu’on voit leur force. Prenez March for Our Lives : après la fusillade de Parkland en 2018, des lycéens comme David Hogg et Emma González ont organisé des marches géantes aux États-Unis pour réclamer un contrôle des armes. Leur cri ? « Plus jamais ça ! ». Résultat : des lois ont été votées dans plusieurs États.

Autre exemple : le Sunrise Movement, un groupe de jeunes Américains qui campent devant les bureaux des politiciens pour exiger des actions climatiques. En 2021, ils ont influencé le « Green New Deal », un projet ambitieux débattu au Congrès. En France, des collectifs comme Youth for Climate organisent des occupations d’écoles ou des « die-in » (simulations de morts pour alerter sur le climat), mêlant créativité et urgence.

Ces mouvements ont un point commun : ils misent sur l’action directe et l’émotion. Quand une ado pleure devant une caméra en disant « J’ai peur pour mon avenir », ça touche plus qu’un discours de sénateur.

Tableau : Les mouvements citoyens qui marquent

MouvementCauseExemple de leaderImpact
March for Our LivesContrôle des armesEmma GonzálezLois dans plusieurs États américains
Sunrise MovementClimatVarshini PrakashInfluence sur le Green New Deal
Grèves pour le climatUrgence climatiqueGreta ThunbergPression mondiale sur les gouvernements
#EndSARS (Nigeria)Violences policièresJeunes anonymes sur TwitterRéformes promises par le gouvernement

Une exigence de sens et de justice

Pourquoi cette génération s’enflamme-t-elle autant ? Parce qu’elle veut du sens. Le climat ? Une urgence vitale. La justice sociale ? Une évidence dans un monde inégal. Selon Pew Research (2023), 72 % des 18-29 ans voient le changement climatique comme une menace majeure, contre 58 % des plus de 50 ans. Ils sont aussi ultra-sensibles aux discriminations : racisme, sexisme, homophobie. Pourquoi ? Parce qu’ils sont la génération la plus diverse jamais vue, et beaucoup ont grandi en voyant ou vivant ces injustices.

Exemple vécu : Malala Yousafzai, qui, dès 15 ans, a défié les talibans pour l’éducation des filles. Son combat, amplifié par les réseaux, a inspiré des milliers de jeunes à réclamer l’égalité. En France, des figures comme Assa Traoré, bien que plus âgée, motivent les ados à lutter contre les violences policières via des collectifs locaux.

Ils ne se contentent pas de râler : ils demandent des comptes. Lors des européennes de 2024, Youth for Climate a diffusé des débats en direct sur Twitch, interpellant les candidats avec des questions cash : « Pourquoi vos lois climatiques sont-elles si molles ? ». Cette exigence force les politiques à se bouger.


Défis et critiques

Tout n’est pas parfait. La précarité frappe fort : selon l’OCDE, 30 % des 18-24 ans en Europe galèrent financièrement, ce qui freine leur engagement. Et puis, il y a les critiques : certains disent qu’ils se perdent dans des causes « identitaires » (genre, race) au détriment de l’économie. Mais c’est faux : regardez les manifs pour le salaire minimum ou les pétitions pour une éducation gratuite.

Autre hic : les réseaux sociaux, si puissants, ne remplacent pas un siège au Parlement. Les jeunes manquent de représentation – en France, l’âge moyen des députés est de 48 ans. Et parfois, leur énergie s’essouffle face à des institutions rigides.

Liste des défis majeurs :

  • Précarité : jongler entre petits boulots et militantisme, c’est dur.
  • Sous-représentation : peu de jeunes au pouvoir.
  • Critique du slacktivism : poster un hashtag, est-ce vraiment agir ?
  • Lenteur institutionnelle : les lois traînent, leur impatience grandit.

Un vent de changement ?

La génération Z ne fait pas de la politique à l’ancienne. Elle tweete, manifeste, invente. Elle transforme une vidéo virale en révolution et une pancarte en débat mondial. Leur engagement, c’est un mélange d’urgence, de créativité et d’espoir. Mais pour que ça dure, il faut des ponts avec les institutions – et vite. Parce que ces jeunes ne lâcheront pas. Ils sont là pour redéfinir la citoyenneté, et on ferait bien de les écouter.


Points clés à retenir :

  • Défiance envers les urnes, mais action via les réseaux et les rues.
  • Réseaux sociaux : outils pour sensibiliser et mobiliser en masse.
  • Mouvements citoyens : climat, justice, égalité au cœur de leurs combats.
  • Valeurs fortes : transparence, justice, diversité.
  • Défis : précarité, manque de pouvoir, critiques sur la forme.

Alors, la génération Z est-elle l’avenir de la politique ? À voir. Mais une chose est sûre : elle ne laisse personne indifférent.