Les pays qui ont adopté le Bitcoin comme monnaie officielle

Les Pays qui ont Adopté le Bitcoin comme Monnaie Officielle

Analyse complète avec études, tableau et FAQ

Le Bitcoin, la cryptomonnaie la plus célèbre au monde, a franchi une étape historique en devenant une monnaie officielle dans certains pays. À ce jour, le 6 mars 2025, seuls deux pays ont officiellement intégré le Bitcoin comme monnaie légale : le Salvador et la République centrafricaine (Centrafrique). Cette adoption soulève des questions sur les motivations, les impacts économiques et sociaux, ainsi que les perspectives futures. Cet article propose une analyse approfondie, enrichie d’un tableau comparatif, de citations d’experts, d’études pertinentes, d’une liste à puces et d’une FAQ détaillée.


Contexte de l’adoption du Bitcoin comme monnaie officielle

Le Bitcoin, créé en 2009 par Satoshi Nakamoto, est une monnaie décentralisée fonctionnant sur la blockchain. Sa volatilité et son absence de régulation centrale en font un actif controversé, mais certains pays y voient une opportunité pour moderniser leur économie, contourner les sanctions internationales ou réduire leur dépendance aux monnaies traditionnelles comme le dollar ou le franc CFA.

Les Pionniers : Salvador et Centrafrique

1. Le Salvador

  • Date d’adoption : 7 septembre 2021
  • Contexte : Le Salvador, petit pays d’Amérique centrale de 6,5 millions d’habitants, a été le premier à faire du Bitcoin une monnaie légale, aux côtés du dollar américain (en usage depuis 2001 après l’abandon du colon salvadorien).
  • Motivations :
    • Réduire les frais bancaires sur les transferts d’argent de la diaspora (22 % du PIB, soit environ 400 millions de dollars par an).
    • Attirer les investisseurs étrangers et stimuler l’inclusion financière dans un pays où 70 % de la population n’a pas de compte bancaire.
    • Exploiter l’énergie géothermique des volcans pour le minage de Bitcoin.
  • Mise en œuvre : Le gouvernement a lancé le portefeuille numérique Chivo, offrant 30 dollars en Bitcoin à chaque citoyen inscrit. Des distributeurs automatiques de Bitcoin ont été installés pour faciliter les conversions dollar-Bitcoin.

Citation : Nayib Bukele, président du Salvador, a déclaré :

« Demain, pour la première fois dans l’histoire, tous les yeux seront braqués sur le Salvador. Le Bitcoin permettra aux Salvadoriens d’économiser des millions en frais bancaires. » (Tweet, 6 septembre 2021)

2. La République Centrafricaine

  • Date d’adoption : 27 avril 2022
  • Contexte : La Centrafrique, pays enclavé d’Afrique centrale avec 5 millions d’habitants, est l’un des plus pauvres au monde (classé 188e sur 189 par l’ONU en termes de développement humain). Elle utilise le franc CFA comme monnaie officielle depuis l’indépendance.
  • Motivations :
    • Diversifier l’économie riche en ressources (or, diamants) mais fragilisée par une guerre civile depuis 2013.
    • Contourner les limitations du franc CFA et attirer des investisseurs technologiques.
    • Positionner le pays comme un pionnier africain dans l’adoption des cryptomonnaies.
  • Mise en œuvre : La loi autorise les transactions en Bitcoin pour le commerce en ligne, les paiements électroniques et les impôts, sans taxation spécifique sur les échanges en cryptomonnaies.

Citation : Faustin-Archange Touadéra, président de la Centrafrique, a affirmé :

« Cette démarche place la République centrafricaine sur la carte des pays les plus courageux et visionnaires au monde. » (Communiqué officiel, 27 avril 2022)


Tableau comparatif : Salvador vs Centrafrique

CritèresSalvadorCentrafrique
Date d’adoption7 septembre 202127 avril 2022
Population6,5 millions5 millions
Monnaie existanteDollar américainFranc CFA
PIB (2023, estimation)32 milliards USD2,5 milliards USD
Motivation principaleRéduction des frais de transfertsDiversification économique
InfrastructuresPortefeuille Chivo, minage géothermiqueCadre légal, pas d’infrastructure claire
Pénétration Internet~50 %~11 %
Réaction du FMIOpposition forteMise en garde
Utilisation effectiveFaible (5 % des ventes en Bitcoin)Quasi inexistante

Études et résultats : Quel bilan ?

Étude sur le Salvador

Une étude menée par F. Alvarez, D. Argente et D. Van Pattan (universités américaines, 2022) révèle un bilan mitigé :

  • Adoption limitée : Seuls 20 % des entreprises acceptent le Bitcoin, et 5 % des ventes totales sont réalisées dans cette monnaie.
  • Conversion rapide : 88 % des entreprises convertissent immédiatement leurs Bitcoins en dollars, signe d’une méfiance envers sa volatilité.
  • Transferts de fonds : En février 2022, seuls 1,6 % des transferts de la diaspora ont utilisé le Bitcoin, loin des attentes.

Situation en Centrafrique

Aucune étude approfondie n’est disponible à ce jour en raison du faible accès aux données et de la faible pénétration d’Internet (11 %). Cependant, des rapports locaux et internationaux, comme celui du Monde (29 avril 2022), soulignent :

  • Un manque d’infrastructures technologiques pour soutenir l’adoption.
  • Une opposition interne, avec des députés menaçant de contester la loi devant la Cour constitutionnelle.

Avertissement du FMI : Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI, a déclaré :

« Adopter le Bitcoin doit être surveillé très attentivement. Il faut un cadre législatif et une gouvernance solides, ce qui manque dans bien des cas. » (Conférence de presse, avril 2022)


Avantages et limites de l’adoption du Bitcoin

Avantages

  • Transferts rapides et peu coûteux : Par rapport aux services comme Western Union, le Bitcoin réduit les frais, un atout pour les diasporas.
  • Inclusion financière : Dans des pays peu bancarisés, il offre une alternative via les smartphones.
  • Indépendance monétaire : Réduit la dépendance au dollar ou au franc CFA.
  • Attrait pour les investisseurs : Le minage ou les projets technologiques peuvent stimuler l’économie.

Limites

  • Volatilité : En 2021, le Bitcoin a grimpé à 68 991 USD avant de chuter de 30 % ; en 2025, il oscille encore autour de 39 000 USD (selon les tendances récentes).
  • Infrastructures insuffisantes : L’accès à Internet et aux smartphones reste limité dans les zones rurales.
  • Opposition internationale : Le FMI critique cette adoption, compliquant les prêts internationaux (ex. : 1,3 milliard USD demandé par le Salvador).
  • Faible utilisation réelle : La population préfère souvent les monnaies traditionnelles.

FAQ : Tout savoir sur le Bitcoin comme monnaie officielle

1. Quels pays ont adopté le Bitcoin comme monnaie légale ?

À ce jour (6 mars 2025), seuls le Salvador (depuis septembre 2021) et la République centrafricaine (depuis avril 2022) l’ont fait.

2. Pourquoi ces pays ont-ils choisi le Bitcoin ?

Le Salvador vise à réduire les frais de transferts et attirer des investisseurs, tandis que la Centrafrique cherche à diversifier son économie et se positionner comme un pionnier africain.

3. Le Bitcoin remplace-t-il les monnaies existantes ?

Non, il coexiste avec le dollar au Salvador et le franc CFA en Centrafrique.

4. Quelle est la réaction du FMI ?

Le Fonds monétaire international s’oppose fermement, citant des risques pour la stabilité financière, l’intégrité et la protection des consommateurs.

5. Le Bitcoin est-il beaucoup utilisé dans ces pays ?

Non. Au Salvador, seuls 5 % des ventes sont en Bitcoin ; en Centrafrique, son usage est quasi inexistant faute d’infrastructures.

6. D’autres pays envisagent-ils cette adoption ?

Oui, des discussions ont eu lieu au Paraguay, au Mexique et au Venezuela, mais aucun projet concret n’a abouti à ce jour.

7. Quels sont les risques majeurs ?

La volatilité du Bitcoin, le manque d’infrastructures et les tensions avec les institutions internationales comme le FMI.


Perspectives futures

L’adoption du Bitcoin comme monnaie légale reste une expérience audacieuse mais fragile. Si le Salvador et la Centrafrique peinent à en faire un succès tangible, leur initiative pourrait inspirer d’autres pays en développement confrontés à des crises monétaires ou à des sanctions. Cependant, sans investissements massifs dans les infrastructures et une stabilisation de la valeur du Bitcoin, cette révolution risque de rester symbolique.